(Suite de "En terrain connu" )
Après avoir fermé la porte de la chambre qu'elle avait fait sienne depuis quelques jours, elle fit quelques pas vers la fenêtre et se laissa emporter dans ses propres pensées. Elle se surprit a se demander à quel point pensait-il à elle, comment le faisait-il, quand le faisait-il ? Cela la fit sourire alors qu'elle concentrait son attention vers l'extérieur, ne se concentrant sur rien en particulier, le fait de tenter de se calmer de la façon qu'elle le faisait semblait être bien assez pour elle. Deijanir entrerait sa chambre, comme elle l'espérait mais elle ne s'en rendrait jamais compte jusqu'à ce qu'il dise quelque chose, ou... fasse quelque chose. Pour l'instant elle laissait ses pensées divaguer, elle se souvint du jour ou elle était partie.
"Quelle bougresse j'ai été.. peut-être je n'aurais pas subit autant de blessure, peut-être aurai-je été encore quelque chose de plaisant à regarder, même pour lui..." se dit-elle alors qu'elle baissa la tête.
"Tu as l'air malin, hmm ? Keisa ?" lui dit la voix de son vieil ami, qui avait péri très peu après qu'elle ait rencontré Deijanir. Depuis la mort de ce dernier elle ne cessait de l'entendre dans sa propre tête et cela lui procura souvent un sentiment de confort quand elle désirait le conseil de celui qu'elle considérait son père. Mais en ce moment, un des très rares, elle aurait pu se passer de telle remarque, cinglante mais tout aussi vraie. Elle se sentait coupable de l'avoir traité aussi lâchement et être partie sans même lui adresser la moindre excuse. Le ton de sa voix était imprimée de honte et de regret.
"Père... je vous serais gré de vous taire, si vous n'allez qu'aggraver la chose..." commença-t-elle a répliquer, d'une facon plutôt sèche, ce qui semblait faire taire la voix, lui procurant ce sentiment de silence dont elle avait besoin pour se remettre d'avoir vu son promis, toujours aussi excité de la voir comme s'il était en présence d'une divinité vivante, ce qui la flattait toujours au plus haut point.
"Je sais que j'avais été dure avec lui, le fait que je tente de le traiter comme si rien ne s'était passé retient de l'arrogance voir même de la stupidité, je refusais de croire que j'avais réellement une attirance pour lui mais maintenant... tout ce que je veux c'est qu'il m'accorde la chance d'essayer de vivre ces moments comme ils se doivent..." se dit-elle a haute voix, désirant tellement qu'il ait pénétré sa chambre pour qu'il entende ces derniers mots, qu'il comprenne que sa froideur n'est que charade, qu'elle se sent inconfortable a s'exprimer aussi ouvertement devant autre que Deijanir lui-même. Après ces mots elle s'enserra elle-même, réprimant un frisson, attendant qu'il se manifeste... s'il n'est déjà pas dans la chambre à ce moment même.